Déviation n°02 : Se faire ban au bon lieu : les banlieues
Les espaces Abraxas
NOISY LE GRAND - 1983
Clémentine Vigouroux
Fin 1970, l’architecte Ricardo Bofill imagine ce projet monumental en réponse à un grand plan de construction face à la crise du logement en France, orchestré par le gouvernement socialiste de François Mitterrand.
L’enjeu est donc de concevoir des logements abordables et de qualité pour une population en croissance constante. À travers ce projet, le Catalan affirme que l’on peut construire une unité d’habitations pour des logements sociaux, en s’affranchissant de la standardisation et du fonctionnalisme sans âme. Ses façades architecturales en béton sont ainsi composées de formes archétypales - arcs, frontons, colonnes, temples et amphithéâtres - qui évoquent notre mémoire culturelle. Ricardo Bofill imagine cette unité d’habitations comme une « cité idéale », lieu où les gens pourraient vivre, travailler et socialiser dans un environnement conçu pour favoriser la communauté et la convivialité.
La réalisation des Espaces d’Abraxas a cependant suscité autant d’enthousiasme que de critiques. Nombreux sont ceux qui pointent l’enclavement et la froideur des lieux.








